Pendant très longtemps, l’île de Bali avait la réputation d’être la Costa Brava de l’Asie, une destination ensoleillée et bon marché pour Australiens en voyage de groupe, à commencer par Kuta Beach, pis le de cirque où s’ébattaient ivrognes tapageurs et fêtards ou engeance à la Bo Derek, avec tresses et perles dans les cheveux. Cette réputation n’est d’ailleurs pas totalement usurpée.
Mais, Dieu merci, tous les fast-food, bars bon marché et toboggans géants de méga-piscines sont concentrés sur une petite partie de l’île. Au-delà de Kuta Beach commence la vraie Bali, la Bali des petits villages, des rizières, des temples hindous et de la jungle. Bali étant toujours peu peuplée, il reste encore beaucoup de villages dépourvus de panneaux publicitaires et beaucoup de plages épargnées par les désastreuses constructions pseudo-tahitiennes.
Candi Dasa, sur la côte nord-est de l’île, en est un parfait exemple. C’est ici qu’Adrian Zecha, l’imprésario du phénomène Aman, a créé une station balnéaire unique au monde. Perché sur une falaise, à des centaines de mètres au-dessus d’une plage isolée, l’Amankila surplombe le détroit de Lombok. Il est construit sur une série de plateaux creusés dans le flanc d’une colline terriblement pentue. Tout se trouvant à des niveaux différents, l’Amankila offre des points de vue soigneusement orchestrés, le plus spectaculaire embrassant les trois chutes d’eau qui bondissent le long de la falaise. Bien qu’elles fassent parties des cascades les plus photographiées du monde, elles n’en sont pas moins impressionnantes à voir. Ces chutes d’eau sont, comme tout le reste à l’Amankila, un pur enchantement visuel. Qu’il s’agisse des restaurants, du bar, du club de la plage, des bales individuels (couverts de chaume et plantés autour de la plage et du bassin, ils vous procurent ombrage et isolement), chaque détail, chaque forme, chaque texture résulte d’une réflexion minutieuse de l’architecte d’Aman, Ed Tuttle. L’Amankila n’a vraiment rien d’un hôtel conventionnel. Pour commencer, il n’y a pas de chambres. Chacun, ou chaque couple, dispose de son propre bungalow situé à l’un des niveaux, lequel communique avec tous les autres niveaux par un réseau d’escaliers en pierre que serpentent à travers la propriété. De la terrasse du salon comme de l’énorme lit-sofa, chaque bungalow offre une vue panoramique sur les eaux vif émeraude de Bali. Mais tout ce qu’on pourra décrire ne donnera qu’une faible idée du charme de l’Amankila. Est-il dû à l’impression que vous disposez de tout pour vous tout seul ? Ou au raffinement des flacons d’huile pour le bain ? Ou encore aux placards si vastes qu’on y logerait la garde-robe d’Elton John ? Quant au service, il est, bien sûr, légendaire, conformément à la règle d’Aman. Et puis il y a les installations. Soixante-dix personnes au maximum se partagent quatre bassins (les trois cascades spectaculaires et une belle piscine de quarante-cinq mètres de long, près du club de la Plage), trois restaurants (deux avec vue et un près de la piscine), un bar, une bibliothèque et une plage regorgeant de tout ce qui permet de s’amuser sur l’eau, du catamaran à la planche à voile. La table participe elle aussi de la même qualité. Le chef de l’Amankila a travaillé au Level 41, l’un des meilleurs restaurants de Sydney (ce qui n’est pas une mince recommandation). La carte marie les saveurs asiatiques et continentales, mais les spécialités indonésiennes sont évidemment les plus intéressantes. On reste un peu sceptique devant ces plats indonésiens version nouvelle cuisine : la petite pyramide de riz au safran et les quelques morceaux de poulet grillé, artistiquement embrochés, paraissaient davantage apprêtés pour séduire l’œil que le palais. Pourtant, le fait est là : les nombreux habitués de Bali assurent que c’est à l’Àmankila qu’on trouve la meilleure cuisine indonésienne. Et ils n’ont pas tort.
Adresse : Amankila, PO Box 33, Manggis 80871
Karangasem , Bali, lndonésie.
Téléphone : +62 363 41 333 – Fax : +62 363 41 555
Site internet : https://www.aman.com/resorts/amankila