Ennuyer : v.tr. (mot venant du bas latin inodiare, de odium « haine »).
Le verbe « ennuyer » a plusieurs acceptions :
1. Causer du souci, de la contrariété à (quelqu’un) (contrarier).
Ça m’ennuie, cette petite fièvre. (inquiéter, préoccuper, tarabuster, tourmenter, tracasser).
Cela m’ennuierait d’arriver en retard, que vous arriviez en retard.
Cela vous ennuierait-il d’attendre un moment ? (déranger, gêner).
Verbe impersonnel (sens vieilli) : Citation de l’écrivain français Paul-Louis Courier de Méré (1772-1825) : « Il m’ennuierait fort d’en chercher un autre ».
2. Importuner ( agacer, assommer, énerver, excéder, fatiguer, lasser ; familier : barber, bassiner, canuler, cavaler, courir, embêter, emmerder, empoisonner, enquiquiner, gonfler, soûler, tanner ; région : achaler, encoubler, escagasser (familier : faire braire, chier, suer, tartir).
Tu nous ennuies, avec tes histoires ! (Casser les pieds, pomper l’air).
3. Remplir d’ennui, lasser l’intérêt de (quelqu’un).
Un enfant gâté que tout ennuie (familier : barber, raser ; région : peler.)
Conférencier qui ennuie son auditoire (endormir).
Absolu : Une lecture qui ennuie.
4. Verbe pronominal : S’ennuyer de quelqu’un : ressentir désagréablement son absence (languir).
Elle s’ennuie de ses parents.
Éprouver de l’ennui (s’embêter, se morfondre).
S’ennuyer à mourir.
S’ennuyer ferme quelque part.
On ne va pas s’ennuyer.
Sens vieilli : S’ennuyer de, à (et infinitif).
– Citation de l’écrivain français François de La Rochefoucauld (1613-1680) : « Les amants et les maîtresses ne s’ennuient point d’être ensemble » (se lasser).
Locutions familières : S’ennuyer comme un rat mort, à cent sous de l’heure : s’ennuyer beaucoup.
Contraires d’ennuyer : amuser, désennuyer, distraire.