Éviter : v. tr. (mot venant latin evitare, de vitare « éviter, se garder de, se dérober à »).
Le verbe « éviter » a plusieurs acceptions :
I) Verbe transitif indirect : Éviter (sens vieilli ou maritime) : Éviter au vent, à la marée : changer de direction, cap pour cap (évitage).
Le navire est évité au vent, il présente la proue au vent.
II) Verbe transitif direct :
A. Éviter quelque chose, quelqu’un
1. Sens courant : Faire en sorte de ne pas rencontrer (quelqu’un, quelque chose), de ne pas subir (une chose nuisible, désagréable).
Éviter un coup (esquiver ; détourner, écarter, parer.)
Éviter un projectile en se baissant, en se jetant à plat ventre.
Éviter un choc, un obstacle.
Cheval qui évite l’obstacle.
– Citation de l’écrivain français Jules Michelet (1798-1874) : « Le toréador irritant le taureau et l’évitant d’un mouvement gracieux ».
Éviter quelqu’un, faire en sorte de ne pas le voir, de ne pas le rencontrer (fuir).
Elle m’évite depuis quelque temps.
« – Citation de l’homme de lettres français Nicolas Boileau (1636-1711) : Vois-tu cet importun que tout le monde évite ? ».
Verbe pronominal et réciproque : Depuis leur dispute, ils s’évitent.
Par extension : Éviter le regard de quelqu’un.
2. Écarter, ne pas subir (ce qui menace), se préserver de.
Éviter un danger, un mal, un accident, une catastrophe (conjurer, écarter, éluder, empêcher, prévenir).
Difficulté qu’on ne peut éviter (incontournable, inévitable).
Il est facile d’éviter cet inconvénient, d’y échapper.
On a évité le pire.
Éviter la guerre, le chômage, la contagion.
Éviter le combat (fuir).
Éviter toute discussion.
Éviter une corvée, une obligation : couper (à), se dérober, se dispenser (de), s’épargner, passer (outre, au travers), se soustraire (à).
– Citation de l’écrivain et philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : « Il y a du courage à souffrir avec constance les maux qu’on ne peut éviter ».
– Citation de l’écrivain français François-René de Chateaubriand (1768-1848) : « Pour éviter une tracasserie d’une heure, je me rendrais esclave pendant un siècle ».
Éviter le café, le tabac, les gros efforts : s’abstenir (de), s’interdire.
Éviter les barbarismes, le jargon. Tournure, emploi à éviter.
– Citation de l’écrivain, critique littéraire et éditeur français Jean Paulhan (1884-1968) : « Qu’il s’applique donc à fuir – s’il ne les a d’instinct évitées – les expressions toutes faites, les fausses grâces ».
Verbe pronominal et passif : Citation de l’écrivain et philosophe français Jean-Paul Sartre (1905-1980) : « La guerre peut toujours s’éviter ».
B. Éviter quelque chose à quelqu’un.
Éviter une peine, un choc, une corvée à quelqu’un (épargner ; décharger, délivrer, dispenser).
« Pour lui éviter un malheur » (Proust).
Sujet chose : Cela lui évitera des ennuis, lui évitera d’avoir des ennuis.
S’éviter quelque chose.
Évitez-vous cet effort.
– Citation de l’écrivain et officier de carrière français Pierre Choderlos de Laclos (1741-1803) : « Quelles peines ne s’éviterait-on point en y réfléchissant davantage ! ».
C. Éviter de, que (et l’infinitif) : faire en sorte de ne pas.
Évitez de céder (se défendre, se garder ; résister).
Éviter de prendre le métro aux heures de pointe.
Évitez de lui parler, de mentir (s’abstenir, se dispenser).
Éviter que (et le subjonctif). J’évitais qu’il ne m’en parlât (ou qu’il m’en parlât).
– Citation de l’ écrivain, philosophe, poète et dramaturge français, membre de l’Académie française, Jules Romains (1885-1972) : « Ma règle : éviter qu’une femme puisse fouiner dans mes affaires ».
Contraire d’éviter : approcher, chercher, poursuivre, rechercher, heurter, rencontrer.