Insinuer : v.tr. (mot venant du latin insinuare).
Le verbe « insinuer » a plusieurs acceptions :
I)
1. Ancien droit : Inscrire (un acte) dans un registre qui lui donne authenticité.
Insinuer une donation.
2. Faire adroitement entrer, pénétrer dans l’esprit (conseiller, instiller, suggérer).
Sens moderne : Donner à entendre (quelque chose) sans dire expressément (surtout avec un mauvais dessein) (souffler, suggérer).
Insinuer quelque chose à quelqu’un.
Que voulez-vous insinuer par là ?
– Citation de la romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française George Sand, nom de plume d’Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, baronne Dudevant (1804-1876) : « Qu’ils viennent donc me le dire en face, ce qu’ils vous ont insinué en traîtres ».
– Citation de l’écrivain, philosophe, poète et dramaturge français, membre de l’Académie française, Jules Romains (1885-1972) : « Je n’insinue pas [qu’il] soit un pêcheur en eau trouble ! ».
II) Verbe pronominal : s’insinuer
1. Se glisser, s’infiltrer.
L’eau s’insinue dans le sable.
Le vent s’insinuait dans les branches.
2. Par métaphore : Pénétrer.
Le doute s’est insinué en lui.
– Citation de l’écrivain français Georges Duhamel (1884-1966) : « Des idées qui s’insinuent dans mon esprit comme des parasites venimeux ».
3. S’introduire habilement, se faire admettre (quelque part, auprès de quelqu’un).
Intrigant qui s’insinue partout (se faufiler, se glisser ; se fourrer).
Sens figurer : S’insinuer dans les bonnes grâces, la confiance d’autrui, réussir à capter ses bonnes grâces, sa confiance.