Occuper : v.tr. (mot venant du latin occupare, de capere).
Le verbe « occuper » a plusieurs acceptions :
I ) Verbe transitif :
1. Prendre possession de (un lieu), tenir en sa possession.
Occuper le terrain, le tenir en s’y installant solidement ; sens figuré : manifester sa présence dans un domaine avant l’intervention des autres, pour éviter que la place ne soit prise.
Occuper un pays vaincu, le soumettre à une occupation militaire (envahir).
Les grévistes ont occupé l’usine.
– Citation de l’écrivain, romancier, dramaturge, novelliste, diariste et épistolier français Roger Martin du Gard (1881-1958) : « En quelques heures les troupes occuperont Belgrade ».
2. Sujet chose : Remplir, couvrir (une certaine étendue d’espace ou de temps ainsi délimitée).
Son atelier occupe la cave.
Le lit occupe toute la place.
Cette activité occupe une bonne part de son temps (prendre).
3 . Habiter :
– Citation de l’écrivain et poète français Victor Hugo (1802-1885) : « Le propriétaire en occupait une partie et louait l’autre ».
Occuper illégalement un logement (squatter).
Mobiliser pour soi (un lieu).
Elle occupe la salle de bains pendant des heures.
Tenir (une place, un rang) dans un ensemble ordonné.
Place qu’occupe un mot dans une phrase.
Occuper un emploi, un poste.
4. Être l’objet de l’attention, de la pensée de (quelqu’un) (absorber, captiver).
Ce fait divers occupe l’opinion publique.
Occuper l’esprit, les pensées.
5. Sens vieilli : Occuper quelqu’un de quelque chose, faire en sorte qu’il s’y intéresse, s’en préoccupe.
– Citation de l’écrivain français Beaumarchais (1832-1899) : « En occupant les gens de leur propre intérêt ».
Sens moderne : Occuper quelqu’un à quelque chose.
– Citation de l’historien et un homme politique français, membre de l’Académie française Louis Émile Marie Madelin (1871-1956) : « Tant qu’il n’occuperait pas à de nouvelles opérations officiers et soldats ».
6. Constituer une occupation pour (quelqu’un).
Lis, ça t’occupera.
Absolu : Un bébé, ça occupe !
7. Faire travailler, donner une occupation, une activité à.
– Citation de l’écrivain français Émile Zola (1840-1902) : « Moi qui occupe douze cents ouvriers » (employer).
Comment occuper les enfants ?
8. Employer, meubler (du temps).
– Citation de l’écrivain français Pierre Loti (1850-1923) : « Pour occuper ses heures d’attente ».
Occuper ses loisirs à jouer au bridge.
9. Absolu en droit : Occuper pour quelqu’un, se disait d’un avoué qui se chargeait des intérêts d’un client (postuler).
II) Verbe pronominal : S’occuper :
1. S’occuper à (quelque chose) : s’attacher, s’appliquer à. (s’atteler, s’employer, travailler).
S’occuper à des travaux de jardinage.
Il s’occupe à bricoler.
2 . S’occuper de (quelque chose).
S’occuper d’une affaire, y employer son temps, ses soins.
S’occuper de politique, de littérature (se mêler).
Laissez ça, je m’occupe de tout (se charger).
Ne vous occupez pas de ça : ne vous en souciez pas, n’en tenez pas compte.
Familier : Occupe-toi de tes affaires, de ce qui te regarde.
Locutions : Occupe-toi de tes oignons ; vulgaire : Occupe-toi de tes fesses.
Sens vieilli : T’occupe pas du chapeau de la gamine.
Absolu : T’occupe pas ! et elliptique : T’occupe ! cela ne te regarde pas, ne t’en mêle pas.
– Citation du mathématicien, physicien, théoricien et philosophe des sciences français Henri Poincaré (1854-1912) : « La géométrie ne s’occupe pas de solides naturels » (traiter).
S’occuper de (quelqu’un), en prendre soin, veiller sur lui ou le surveiller (se charger).
Elle s’occupe de personnes âgées.
On s’est bien occupé de lui, à l’hôpital (entourer, soigner).
S’occuper d’un enfant.
Spécialement et familier : Attends un peu, je vais m’occuper de toi ! je vais te faire un mauvais parti.
Toi tu t’occupes du gardien, moi j’ouvre les cellules.
S’occuper de (et l’infinitif) : se préoccuper de.
Il ne s’occupe pas de savoir si cela vous dérange.
3. Absolu : Passer son temps à une activité précise.
Cet enfant ne sait pas s’occuper (se distraire).
Il y a de quoi s’occuper.
Il regarde la télévision, histoire de s’occuper.