Surprendre : v.tr. (mot venant de sur- et de prendre).
Le verbe « surprendre » a plusieurs acceptions :
1. Sens vieilli : Prendre, saisir à l’improviste (saisir).
Se laisser surprendre à : se laisser prendre inopinément à.
2. Sens vieilli ou littéraire : Gagner artificieusement, obtenir par fraude.
Surprendre la confiance de quelqu’un.
Sens vieilli : Abuser, tromper (quelqu’un).
Sens moderne : Surprendre la bonne foi de quelqu’un.
– Citation de l’écrivain français Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, dit le « comte », puis le marquis de Villiers de L’Isle-Adam (1838-1889) : « De cette façon, la bonne foi […] de la Bourgeoisie ne serait pas surprise ».
3. Prendre sur le fait.
Sens vieilli : Surprendre un voleur (pincer, poisser).
Sens moderne : Citation de l’écrivain français Émile Zola (1840-1902) : « Il avait surpris un soir les deux amoureux derrière une meule ».
Surprendre quelqu’un en train de faire quelque chose.
4. Découvrir (ce que quelqu’un cache).
Surprendre un secret, le découvrir par hasard.
– Citation de l’écrivain, philosophe, poète et dramaturge français, membre de l’Académie française, Jules Romains (1885-1972) : « J’étais là à guetter le moment de surprendre leurs manigances ».
Par extension : Apercevoir, déceler (une chose fugitive).
– Citation de l’écrivain, romancier, dramaturge, novelliste, diariste et épistolier français Roger Martin du Gard (1881-1958) : « Il crut surprendre dans sa voix un léger trouble ».
Verbe pronominal : Se surprendre à (et infinitif) : constater soudain qu’on fait (ce qu’on ne pensait pas, ce qu’on ne voulait pas faire).
– Citation de l’écrivain français Stendhal (1783-1842) : « On se surprend […] à soutenir une opinion qui n’est pas la sienne ».
5. Prendre (quelqu’un) au dépourvu.
– Citation de l’écrivain français Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) : « Elle ne m’entendit point venir […] J’allais la surprendre ».
Se présenter inopinément à, chez (quelqu’un).
Spécialement : Attaquer par surprise.
Surprendre l’ennemi.
Choses : La pluie m’a surpris.
Se laisser surprendre.
– Citation de l’écrivain et poète français Victor Hugo (1802-1885) : « Il ne se laissait pas surprendre par la marée ».
Se laisser surprendre à (et infinitif).
– Citation de l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) : « Humiliée de s’être laissé surprendre à préparer un mensonge aussi naïf ».
6. Frapper l’esprit de (quelqu’un) en se présentant sans être attendu ou en étant autre que ce qu’on attendait (déconcerter, ébahir, étonner).
Vous me surprenez, cela semble incroyable.
– Citation de l’écrivain et philosophe français Jean-Paul Sartre (1905-1980) : « Rappelez-vous qu’on ne me prend pas au dépourvu, ne venez pas vous vanter de m’avoir surpris ».
Cela me surprendrait : je ne crois pas que ce soit possible.
Passif et participe présent : Être surpris : être frappé ou troublé, faute de préparation, d’imagination (étonné, stupéfait).
« Il fut surpris de l’étendue de son savoir » (Stendhal).
Vous m’en voyez surprise.
Avec l’infinitif : Citation de l’écrivain et philosophe français Voltaire (1694-1778) : « Je suis surpris de trouver une chose que j’attendais si peu de vous ».
Être agréablement, désagréablement surpris.
Suivi de que et du subjonctif : Citation de l’écrivain français Anatole France (1844-1824) : « Il fut presque surpris qu’elle parlât, qu’elle pensât ».