Voler : v.tr. (mot venant voler employé à propos du faucon qui attaque un autre oiseau pour lui prendre sa proie).
Le verbe « voler » a plusieurs acceptions :
I) Voler quelque chose :
1. Prendre (ce qui appartient à quelqu’un), contre le gré ou à l’insu de quelqu’un : chaparder, dérober, s’emparer, escamoter, filouter, marauder, piller, prendre, ravir, soustraire, subtiliser ; familier : barboter, carotter, chiper, choper, chourer, chouraver, faire, faucher, piquer, rafler, ratiboiser, taxer, tirer ; faire main basse sur).
Pickpocket qui vole une montre, un portefeuille à un passant.
On lui a volé, il s’est fait voler sa voiture.
Voler de l’argent, mille euros.
Voler des valeurs, des fonds (détourner ; frauder).
Proverbe : Qui vole un œuf vole un bœuf : la personne qui commet un petit larcin finira par en commettre de grands.
Par extension : Voler et séquestrer un enfant (enlever, kidnapper).
Absolu : Commettre un vol.
Tu ne voleras pas (un des dix commandements).
Voler à main armée (familier braquer), avec effraction (cambrioler).
Le cleptomane (*) ne peut s’empêcher de voler.
– Citation de l’écrivain français Louis Calaferte (1928-1994) : « Il ne leur restait plus qu’à crever de faim ou à voler ».
(*) Cleptomane : Personne qui a une propension pathologique à commettre des vols.
2. S’approprier (ce à quoi on n’a pas droit).
– Citation du dramaturge et comédien français Molière (1622-1673) : « Et par un imposteur me voir voler mon nom ».
Voler un titre, une réputation (usurper).
Familier : Voler un point, l’obtenir par hasard au jeu, sans l’avoir mérité.
Voler la vedette à quelqu’un, occuper le premier plan à sa place.
Voler un baiser (dérober).
Locution familière : Il ne l’a pas volé : il l’a bien mérité (C’est bien fait pour lui).
3. Sens figuré : Donner comme sien (ce qui est emprunté) (s’approprier, s’attribuer, copier, plagier).
Voler une idée, un sujet.
– Citation de de l’écrivain français Honoré de Balzac (1799-1850) : « Gredin ! Tu m’as volé ma phrase ! ».
II) Voler quelqu’un :
1. Dépouiller (quelqu’un) de son bien, de sa propriété : cambrioler, délester, déposséder, dépouiller, détrousser, dévaliser. Voler quelqu’un sous la menace (racketter).
Par extension : Priver (quelqu’un) de ce qui lui revient, par ruse : escroquer, flouer, gruger, léser, posséder ; familier : arnaquer, avoir, entôler, pigeonner, plumer, refaire, rouler, truander).
– Citation du romancier et dramaturge français Alain-René Lesage ou Le Sage (1668-1747) : « C’est qu’on me vole, c’est qu’on me pille ».
– Citation du poète et romancier français Louis Aragon (1897-1882) : « Il passait son temps à vérifier si on le volait ».
Verbe pronominal : Citation de l’écrivain français Romain Rolland (1866-1944), prix Nobel de littérature en 1915 : « Les voleurs finissent toujours par se voler entre eux ».
2. Ne pas donner ce que l’on doit ou prendre plus qu’il n’est dû à (quelqu’un).
Voler le client : escroquer, étriller ; familier : arnaquer, empiler, estamper, rouler, tondre.
Il nous a volés comme dans un bois, sans que nous puissions nous défendre.
Spécialement et familier : Ne pas tenir ses promesses.
On n’est pas volé, on en a pour son argent : on n’est pas déçu.
– Citation de l’écrivain français Émile Zola (1840-1902) : « Se croyant volés d’une bonne moitié de la cérémonie » (frustrer).
Absolu : Voler sur le poids (réduflation*).
(*) La réduflation (shrinkflation en anglais, soit le mot valise en français à partir des mots réduction et inflation) est une stratégie commerciale par laquelle, alors que la quantité de produit contenue dans un bien diminue, le prix du bien est stable voire augmente. Seules les références à un élément stable (prix au kilogramme, ou au litre, par exemple) permettent de s’en rendre compte.