Le haggis est très peu consommé hors d’Écosse. Les raisons principales sont qu’il est difficile pour un particulier de cuisiner son propre haggis, car la poche de haggis est peu ou pas exportée. La présence d’une forte communauté écossaise implantée aux États-Unis d’Amérique fait qu’une demande de haggis existe dans ce pays : il est ainsi le seul en dehors de l’Écosse où il existe une consommation notable de Haggis. Cependant, les lois concernant l’importation de denrées alimentaires ainsi que les lois alimentaires concernant la consommation d’abats, obligent les descendants d’Écossais à consommer une version adaptée du Haggis. Il existe une compagnie américaine qui en produit : The Caledonian Kitchen, basée à Dallas.
– La Burns Night : Tous les 25 janvier, l’Écosse célèbre la Burns Night (la nuit de Burns) en hommage à Robert Burns, le poète devenu la figure emblématique de l’Écosse. La Burns Night est une sorte de fête nationale depuis deux siècles. Il existe tout un cérémonial qui reste encore d’actualité dans certains clubs mais qui s’est simplifié de beaucoup dans la majeure partie des foyers. Le haggis fait partie de ce cérémonial en tant que plat national, mais aussi à cause d’un poème de Robert Burns : Adressa to the haggis, souvent traduit par Ode au haggis.
La fête est généralement traditionnelle, joyeuse, et nécessite une présence féminine, de l’humour et du whisky. Un maître de cérémonie, un orateur, un joueur de cornemuse officient. Chaque invité participe à un moment du repas en lisant un poème de Robert Burns, par exemple en chantant une chanson traditionnelle. Le dîner est strictement organisé : les pauses pour les participations sont clairement définies depuis deux siècles. Après le toast, l’entrée et quelques interruptions de chant et de poèmes, les convives portent un nouveau toast au haggis qui fait ensuite son entrée au son de la cornemuse. Les invités se lèvent et applaudissent leur plat. Un couteau est planté de manière symbolique dans la poche du haggis qui est ensuite ouverte et servie. Après le plat, il y a une pause pendant laquelle l’orateur discours sur l’Écosse et Robert Burns.
Le lancer de haggis ou haggis hurling est une activité sportive pratiquée principalement pendant les festivals d’été de jeux traditionnels des Highlands. Les origines supposées de ce sport sont les mêmes que celle du haggis : lorsque les conducteurs de troupeau allaient à Édimbourg et que leur femme leur préparait du haggis pour la route, les femmes d’un petit village des Highlands traversé par une rivière lançaient le haggis par-dessus la rivière et leurs maris le rattrapaient avec leur kilt pour le protéger.
Cette pratique est très codifiée en Écosse. Dans un premier temps, le haggis est cuisiné suivant une tradition spécifique. Le jury vérifie le Haggis avant chaque lancer, à la recherche de défauts. Debout sur un tonneau, le candidat lance son haggis de 500 grammes. Différentes postures sont exécutées durant le lancer : la contorsion, le pivotement, la rotation, le transfert de puissance et la sortie. Le haggis doit être consommable à la fin du lancer : si le haggis éclate, le candidat est automatiquement disqualifié. La note finale est une composition des notes données pour chaque étape, plus la distance parcourue par le haggis.
Le haggis a donné naissance à diverses légendes écossaises. L’une d’entre elle est devenue une blague récurrente à l’adresse des voyageurs étrangers : il est fréquent qu’un Écossais explique que la viande servant à préparer le haggis est de la viande de haggis sauvage.
Il est difficile de dater l’origine de ce mythe, dont il existe plusieurs variantes. Le haggis sauvage est réputé être une créature des Highlands, ressemblant à un oiseau dont les ailes se seraient atrophiées au cours de son évolution, à la manière des autruches. Parfois, le haggis sauvage possède deux pattes, trois, voire quatre. Le mythe décrit le haggis sauvage comme vivant exclusivement dans un environnement montagneux, et aurait développé certains de ses membres plus que d’autres. Selon la version, il aurait une patte plus courte que l’autre, les trois autres de longueurs différentes, ou deux pattes sur les quatre plus courtes.
Cette créature mythique se rapproche ainsi du dahu : fait pour courir dans les Highlands, il ne peut galoper que dans le sens des aiguilles d’une montre autour de la montagne ou inversement selon le côté le plus court. Ainsi pour attraper le haggis, les Écossais prétendent qu’il suffit de tourner dans le sens opposé. De plus, l’animal serait hermaphrodite selon les uns, sexué selon les autres. Il donnerait naissance à de petits haggis : les « wee yins ». L’Écosse est un pays contenant énormément de lacs, le haggis sauvage nagerait très bien, se servant de ses pattes pour se propulser dans l’eau et atteindre la vitesse prodigieuse de 35 nœuds, empêchant ainsi sa capture lorsqu’il est dans l’eau.
Le plus gros haggis connu aurait pesé 25 tonnes, et aurait été capturé en 1893 au pied du Ben Lomond, une montagne des Highlands. Dans d’autres version du mythe, l’animal ne serait pas plus gros qu’une oie ou qu’un héron.
Un sondage publié dans le journal écossais Gardian, le 27 novembre 2003, révèle que le mythe du haggis contribue grandement au tourisme puisqu’un tiers des visiteurs américains croient à cette légende et 23 % d’entre eux sont venus dans l’espoir d’attraper un haggis ou de participer à une chasse au haggis.
Une légende écossaise prétend que le cri du haggis serait à l’origine de la cornemuse. Le son que fait une cornemuse pour se remplir d’air avant de commencer à jouer, en serait une parfaite imitation. La cornemuse aurait ainsi été inventée dans le but de faciliter la chasse au haggis, car lorsqu’un haggis est menacé par un prédateur, il pousserait son cri, attirant tous ses congénères à son aide.