Vache : n. f. La vache est le femelle du taureau.
Désagréable, salaud. Ce qu’il peut être vache !
Personne méchante, sévère, qui ne passe rien, se venge ou punit sans pitié.
Il a été vache avec moi : il a été dur, sans pitié.
Cette vache de propriétaire ; Il a été vache comme tout avec moi ; elle est vache, sa femme.
Peau de vache : personne méchante. C’est une vraie peau de vache ; il est plutôt peau de vache (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Action, chose : C’est vache d’avoir fait cela ; une critique très vache.
C’est vache ! : se dit aussi d’un contretemps, d’une malchance.
Dans un sens plus faible (en parlant d’une personne dont on a à se plaindre) : Ah ! les vaches, ils m’ont oublié !
Vache : homme mou, bon à rien, qui dénonce ses camarades ; homme sans courage
Vache : personne molle et paresseuse.
Faire un coup vache : un sale coup.
Coup en vache : coup bas.
Un vache de travail : un travail important.
L’amour vache : où il y a plus de coups que de caresses.
Coup de pied en vache : coup de pied de côté, imprévisible (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Donner des coups de pied, des coups en vache : agir en traître, hypocritement, contre quelqu’un.
Une vache de temps : un sale temps ; un temps pourri.
Une vache de moto : une belle moto.
Un vache de problème : un sacré problème.
La vache ! : exclamation exprimant l’étonnement, l’indignation, l’admiration, la
surprise.
Oh la vache ! : expression marquant l’étonnement, l’admiration.
Être gros comme une vache, très gros.
Bande de vaches : insulte contre un groupe de personnes.
Ma vache : interjection familière.
En / à la vache : dur, sévère ; salaud ; difficile, dur ; insulte ; vicieux, pénible ; méchant, injuste ; méchant, traître, vicieux ; en traître.
Mauvaise vache : personne dure et méchante.
Vin de vache : lait.
J’ai reçu un de ces coups, la vache ! La vache ! comme c’est beau !
Beugler comme une vache : crier.
Grosse vache : femme trop grosse.
Tour de vache : sale coup, mauvais tour, méchanceté, sournoiserie.
Manger / bouffer de la vache enragée : en être réduit à de dures privations, subir la misère, vivre difficilement, dans de mauvaises conditions, ne pas gagner sa vie correctement, être dans une mauvaise situation financière, souffrir de l’injustice sociale, être malheureux (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Période des vaches maigres : quand on n’a pas d’argent, période de pénurie (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Période des vaches grasses : quand on a de l’argent, période d’abondance (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Vache : agent de police, sergent de ville, agent de la sûreté ; mouchard, traître ; juge (insulte).
Prendre la vache par les couilles : prendre les choses au rebours, commercer par la fin.
Herbe à vache : trèfle aux cartes.
Faire la vache : paresser. Rester longtemps au lit ; se traîner d’un endroit à l’autre sans avoir le courage de rien faire.
Vache enragée : bœuf au naturel, bœuf bouilli (dans le jargon des collégiens).
Plancher des vaches : sol, la terre, la terre ferme. (voir origine de l’expression ci-dessous).
Descente aux vaches : atterrissage forcé.
Aller aux vaches : s’écraser, atterrir dans un champ ou loin du terrain d’atterrissage.
Ne pas avoir gardé des vaches ensemble : ne pas être intimes.
Une vache n’y trouverait pas son veau, se dit d’un grand désordre.
Ça lui va comme un tablier à une vache : ça lui va très mal (voir origine de l’expression ci-dessous).
Chacun son métier, les vaches seront bien gardées : que chacun se mêle de ses propres affaires et tout ira mieux.
Parler le français comme une vache espagnole : parler mal le français (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Pleuvoir / tomber comme vache qui pisse : pleuvoir très fort (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Gardeuse de vache : paysanne.
Peau de vache : sévère, dur, personne très stricte, injuste, mauvaise ; salaud ; terme de mépris.
Temps de vache : temps lourd.
Roux comme une queue de vache : d’un roux jaunâtre, terne.
Le diable est sur ses vaches : homme que le malheur poursuit.
Comme une vache qui regarde passer les trains : avec un air passif, abruti.
Vache à roulettes : motard de la police.
L’amour vache (par plaisir), où il y a plus de coups que de caresses.
Noir / plein / soûl comme une vache : repu ; ivre.
Bander comme une vache : bandaison pénible et mollassonne.
Fumer comme une vache : fumer beaucoup, émettre beaucoup de fumée.
Fille de la dernière catégorie ; par allusion à ses énormes tétons, sa seule beauté, et aussi à sa nonchalance de ruminante.
– Vieille vache : Prostituée, femme de mauvaises mœurs, qui se livre au premier venu ; vieille femme ; insulte ou injure à l’égard d’une femme ou d’un homosexuel.
– Dans le milieu, elle désigne la « vache ‘ c’est –à-dire l’indicateur ou d’une manière générale celui ou celle qui a failli.
– Vache à lait : homme riche, facile à taxer, gogo qui souscrit aux émissions véreuses, prostituée, bonne affaire qui rend bien ; quelqu’un qui subvient aux besoins d’une autre ; celui qui est exploité ; source de revenus ; source de revenus qu’on exploite indûment
– Avoir/prendre la vache et le veau : épouser une femme enceinte ; femme abandonnée avec un enfant ; épouser une fille enceinte.
– Mort aux vaches : abrégé en M.A.V. ou encore trois points tatoués en triangle sur la partie entre le pouce et l’index, cette partie creuse s’appelle la tabatière. Slogan contre la police ; expression contre autorités (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Cri de menace (contre un homosexuel) ; à mort les hommes de la police ! : cette formule est également employée contre les juges et les policiers.
– Les vaches sacrées : les très grandes entreprises cotées en bourse.
Autres expressions reprenant » mort aux vaches » : mort aux vaches et à bas la chiourme ; mort aux vaches et aux bourriques ; mort aux vaches, on les pendra, les bourriques.
– Croix des vaches : Marque au couteau ou au rasoir, mais le plus souvent avec un morceau de sucre (entaille réputée indélébile) en forme de croix de Saint-André sur la joue de quelqu’un (souvent une prostituée) pour le punir d’une infidélité ou d’une trahison.
– Avoir / prendre la vache et le veau : épouser une fille qui est enceinte d’un autre.
– Vache à lait : blennorragie.
– L’expression : « Le plancher des vaches » : La terre ferme.
Cette expression date du XVIe siècle où elle se disait d’abord le plancher aux vaches.
Sur les anciens bateaux en bois, les marins marchaient sur un plancher sur lequel les rencontres possibles avec des vaches, animaux des prés, étaient d’une rareté extrême.
C’est par simple opposition avec leur plancher à eux, habituellement situé sur l’eau, qu’ils ont pris l’habitude de désigner la terre ferme comme étant ce « plancher » où les vaches sont nettement plus faciles à croiser et où il fait bon revenir après un long séjour en mer. On disait aussi autrefois : « Il n’est rien tel que le plancher des vaches » pour indiquer qu’il y a beaucoup moins de danger à voyager par la terre que par la mer.
– L’expression : « Ça lui va comme un tablier à une vache » : ça lui va très mal.
Sous sa forme actuelle, cette expression nous vient du début du XIXe siècle. Mais on peut lire au milieu du siècle précédent chez l’écrivain français Jacques-Nicolas Dampierre de la Salle (1723-1793) : « convenir comme un tablier à une vache espagnole ». Ce rapprochement d’une pièce d’habillement et d’un animal est depuis longtemps utiliser pour exprimer non seulement le ridicule de celui qui s’habille très mal (c’est l’image initiale), mais aussi par extension, l’association deux objets dont celui qui prononce la phrase estime qu’ils n’on rien à faire l’un avec l’autre.
D’ailleurs, le philologue français, également éditeur et traducteur de textes latins et historien de la littérature Charles Nisard (1809-1889) dans son ouvrage Curiosités de l’étymologie française paru en 1863, cite comme « des pantoufles à un chat, mais aussi une chemise à un cochon, un bonnet à une chèvre, une bride à un oison, à une mouche à un pou, un bonnet à une chèvre, des gants à un chien ».
– L’expression « Pleuvoir comme vache qui pisse » : Pleuvoir en abondance, à verse.
En partant d’une petite pluie qui aurait été comparée à une miction humaine, on comprends très bien qu’une très grosse pluie ait pu donner lieu, de la part d’un très fin observateur de la seconde moitié du XIXe siècle (période d’appariation de l’expression), à une comparaison avec un tel déversement de liquide d’origine bovine.
Quelque esprits chagrins diront que l’éléphant bas la vache à plate couture dans ce domaine. Certes ! Mais à cette époque, il était tout de même nettement plus rare de rencontrer des éléphants en train de brouter, et, en général, on n’ose des comparaisons qu’avec ce qu’on connaît bien.
– « Parler le français comme une vache espagnole » : parler (très) mal le français.
Il existe plusieurs hypothèses sur l’origine de cette expression qui est attestée dès 1640.
La plus classique, mais pas forcément la bonne vient d’une altération de basque ( « parler français comme un Basque espagnol »), car vasces ou vasque, au XVIIe siècle désignait un Gascon on un Basque.
Selon le linguiste, lexicographe et écrivain français Alain Rey (1945-2020), la plus probable des origines de cette expression viendrait d’une combinaison de choses péjoratives propres à l’époque. Comme une vache était en général et est toujours, un terme intensif à connotation fortement négative. Et à la de l’apparition de l’expression, espagnol était également un qualificatif désagréable : on disait en effet payer à l’espagnole pour quelqu’un qui « payait » en donnant des coups ou on désignait une fanfaronnade d’« espagnolade ».
Alors la combinaison de ces deux termes aurait été un moyen de qualifier très négativement la manière de parler un mauvais français.
– L’expression « Peau de vache » et « La vache ! » : Se dit d’une personne méchante, sévère, sans pitié – Le méchant, sournois !
Il arrive parfois à la vache de « donner un coup de pied en vache » , c’est-à-dire de faire soudainement une ruade latérale d’une seule patte. C’est ce geste qui a aussi fait considérer cet animal comme sournois ou méchant.
Selon le lexicographe et spécialiste de linguistique et de littérature Gaston Esnault (1874-1971), ce sens de vache apparaît en 1880. De là viennent les deux expressions. Dans la première, il ya a un renforcement par la avaleur péjorative que prend parfois le mot peau, comme dans une vieille peau.
Aujourd’hui, à la place de « La vache ! », on dirait plutôt l’enfoiré ! Ou une autre terme encore plus vulgaire où il est question de seaux d’eau.
Par antiphrase, « La vache ! » peut aussi être une exclamation d’admiration.
– L’expression « Coup de pied de vache » : Une action faite en traître ou en hypocrite, procédé déloyal.
Il arrive à la vache d’envoyer un coup de sabot vers l’avant ou sur le côté, quand on ne s’y attend pas, ce qui la fait cataloguer comme sournoise et qui a donné lieu à des expressions argotiques.
Pour un coup de pied en vache, l’origine est limpide et le sens figuré « d’agir en traître » coule de source.
Dans la conversation elle se réduit parfois en un coup vache. Cette locution existe de puis le milieu du XIXe siècle, mais à la fin du XVIIe siècle on disait déjà ruer en vache avec exactement le même sens.
– Les expressions « Les vaches maigres – Les vache grasses » : La pénurie – L’abondance.
Il est facile de comprendre qu’en période de pénurie, les vaches sont maigres car elles mangent peu, alors qu’elles sont bien grasses en période d’abondance.
L’image est donc très claire, mais pourquoi des vaches ?
Selon le chapitre 41 de la Genèse (*), c’est lors d’un rêve que Pharaon a vu s’annoncer deux périodes de successives, l’une de sept années d’abondance symbolisée par sept vaches grasses, puis une autre de sept années de disette, représentée par sept vaches maigres. Ce sont ces vaches qui sont restées le symbole qu’on retrouve aujourd’hui dans ces deux expressions.
Quant au sept, , il a un côté magique puisque les références à ce chiffre sont légion : les sept péché capitaux, les sept ciels entourant la Terre, (être au septième ciel), les sept merveilles du monde, les sept notes de musique, etc.
(*) La Genèse : premier livre de la Bible qui contient le récit de la Création.
– L’expression « Manger de la vache enragée » : vivre dans la misère – Mener une vie de dures privations.
cette expression date du XVIIe siècle sous la forme manger la vache enragée. Les gens très pauvres n’étant pas vraiment regardant sur la qualité de la nourriture, ils pouvaient être amenés à manger de la viande d’animaux écartés de la consommation normale pour des raisons d’hygiène ou de maladie.
Ce serait ensuite le mélange de mener une vie enragée propre à ceux qui doivent lutter pour arriver à survivre et manger de la vache malade qui aurait donner naissance à cette expression « Manger de la vache enragée ».
– L’expression « Mort aux vaches ! » : Morts aux flics !
A parti de 1844, le mot vache a servi dans l’argot des voleurs à désigner des policiers ou de gendarmes, puis plus tard des délateurs. Ce ne serait qu’un 1879 que « Mort aux vaches ! » serait apparu.
Article connexe : Vache (synonymes argotiques).
– Citation de l’écrivain français Romain Gary (1914-1980) : « Le bonheur, c’est une vraie ordure et une peau de vache » dans La vie devant soi – 1975 (publié sous le nom d’Émile Ajar).
– Citation de l’écrivain américain John Fante (1909-1983) : « Mince ce que tu peux être vache quand tu t’y mets. Tu dois être drôlement malheureux. » dans le roman Demande à la poussière (Ask the dust) (1939).
Trois citations de l’écrivain français Louis-Ferdinand Destouches dit Céline (1894-1961) :
– « On n’est jamais très mécontent qu’un adulte s’en aille, ça fait toujours une vache de moins sur la terre, qu’on se dit, tandis que pour un enfant, c’est tout de même moins sûr. Il y a l’avenir.» dans Voyage au bout de la nuit – 1932.
– « C’est malheureux qu’ils demeurent si vaches avec tant d’amour en réserve, les gens » dans Voyage au bout de la nuit – 1932.
– « Ils voudraient bien me faire mourir, mes émules, même mes petits élèves, par chagrins, par méchants propos, me faire périr sous les morsures d’une foison de cancrelats, sous les venins d’une pullulation atroce d’aspics effroyablement voyous, martyrivores. Mais ma peau de vache me protège, jusqu’ici j’ai réchappé. » dans L’école des cadavres –1938.
– Citation de l’écrivain anglais Ian Flemming (le père de James Bond) dans son roman Thrilling Cities paru en 1960 et réédité en français aux éditions Arthaud en 2024 sous le titre Les Villes électriques : « L’Italien ordinaire considère le touriste comme une vache à lait tout en le méprisant et en le servant sans grâce ».
– « Il faut flatter la vache avant de la traire », proverbe arabe.