Attribuer : v.tr. (mot venant du latin attribuere, de ad et tribuere, « répartir entre les tribus »).
Le verbe « attribuer » a plusieurs acceptions :
1. Allouer (quelque chose à quelqu’un) dans un partage, une répartition.
Attribuer une part à un héritier (adjuger, allouer, assigner, départir, lotir).
Attribuer à chacun son dû.
Accorder (un avantage) à quelqu’un attacher (une prérogative) à un emploi, une fonction.
De nombreux avantages lui ont été attribués (octroyer).
Attribuer une dignité à quelqu’un (conférer, décerner).
De grands privilèges sont attribués à cette fonction (adjoindre, attacher, joindre, rattacher).
Attribuer un crédit à une dépense (affecter, imputer).
2. Considérer comme propre (à quelqu’un ou quelque chose) (prêter, reconnaître, supposer).
Vous m’attribuez des propos qui ne sont pas les miens.
Attribuer à un mot un sens qu’il n’a pas (donner).
3. Rapporter (quelque chose) à un auteur, à une cause ; mettre sur le compte de.
À quoi attribuez-vous cette fièvre persistante ?
Attribuer une invention à quelqu’un.
Attribuer à quelqu’un un accident, une faute, une responsabilité (accuser, imputer ; rejeter).
– Citation de l’écrivain français Maurice Barrès (1862-1923) : « On souffre trop d’attribuer tout son échec à sa propre faute ».
Spécialement : attribuer une œuvre à…, la considérer comme provenant de (un écrivain, un artiste) et non comme un faux. Dessin attribué à Picasso.
4. S’attribuer quelque chose. : attribuer à soi, se donner en partage (une chose matérielle ou morale) (s’adjuger, se donner, revendiquer).
Il s’attribue la meilleure part.
S’attribuer un titre auquel on n’a pas droit (s’approprier, s’arroger, usurper).
S’attribuer tout le mérite de quelque chose.
– Citation de l’écrivain, romancier, dramaturge, novelliste, diariste et épistolier français Roger Martin du Gard (1881-1958) : « Cette manie qu’eurent les nationalistes de s’attribuer le monopole du patriotisme ».
Contraires : ôter, refuser, reprendre, retirer, décliner, rejeter, renoncer.