Épancher : v.tr. (mot venant du latin populaire °expandicare, classique expandere « répandre »).
Le verbe « épancher » a plusieurs acceptions :
I )
1. Sens vieilli ou poétique : Faire couler (verser).
« Une fontaine épanche son eau pure » (Gautier).
Sens figuré et littéraire : Produire généreusement (répandre).
« Il [le Ciel] a sur votre face épanché des beautés » (Molière).
2. Sens courant : Communiquer librement, avec confiance et sincérité (confier, livrer).
Épancher sa peine, sa joie.
« Tout ce que j’avais, enfant, rêvé de plus doux dans l’amour […] c’était, devant celle que j’aimais, d’épancher librement ma tendresse » (Proust).
Par extension : Épancher son cœur (découvrir, libérer, ouvrir, soulager).
II) Verbe pronominal : S’épancher
1.Sens vieilli ou poétique : Couler, se déverser.
« Je sentais comme une fontaine de miséricorde qui s’épanchait du haut du ciel dans mon cœur » (Flaubert).
Sens moderne (médecine) : Former un épanchement (s’extravaser).
Sang qui s’épanche dans le cœur.
Sens figuré : Se répandre abondamment.
– Citation de l’écrivain prêtre, théologien, philosophe et homme politique français Félicité de La Mennais, plus connu sous le nom de Lamennais (1782-1854) : « L’amour est inépuisable ; […] plus il s’épanche, plus il surabonde ».
2. Sens figuré : Communiquer librement, avec abandon, ses sentiments, ses opinions, ce que l’on cachait (s’abandonner, se confier, se livrer, s’ouvrir).
Il a besoin de s’épancher (expansif).
S’épancher dans ses lettres, dans un journal intime.
S’épancher auprès de quelqu’un.
Contraire d’épancher : se fermer.
Expansif
Déverser :
Épanchement :
Extravaser :