Victime : n.f. (mot venant du latin victima).
Le mot « victime » a plusieurs acceptions :
1. Créature vivante offerte en sacrifice aux dieux (sens vieilli : hostie).
Victime piaculaire, propitiatoire.
Immoler, égorger une victime sur l’autel d’un dieu.
– Citation de l’écrivain français François-René de Chateaubriand (1768-1848) : « Des eubages conduisant deux taureaux blancs qui devaient servir de victimes ».
Victimes humaines.
Examen des entrailles des victimes par un aruspice (*).
(*) Aruspice : Dans l’antiquité romaine, devin qui examinait les entrailles des victimes pour en tirer des présages.
2. Personne qui subit la méchanceté, les tourments, les injustices de quelqu’un.
– Citation de l’écrivain français Paul Léautaud (1872-1956) : « Chacun ayant sa victime et chacun son bourreau ».
Les victimes d’un dictateur, d’un maître chanteur.
– Citation de l’écrivain et éditeur français Jacques Chardonne, nom de plume de Jacques Boutelleau (1884-1968) : Dans la société : « La révolte ne vient jamais des victimes ».
– Citation de l’écrivain français Jules Michelet (1798-1874) : « Les femmes, victimes sociales ».
Se poser en victime.
3. Par extension : Victime de (souvent attribut ou en apposition sans article) : personne qui souffre, pâtit (des agissements d’autrui, ou de choses, d’évènements néfastes).
Victime de la calomnie.
J’ai été (la) victime d’une hallucination (Être le jouet de) (proie).
Victime de guerre, qui a subi des dommages de guerre.
Entreprise victime de la crise, de la concurrence.
Être victime d’une agression, d’un viol, d’un vol, de lettres anonymes, d’une méprise.
Des millions d’enfants victimes de la famine.
Mourir victime du devoir (dans l’exercice de fonctions périlleuses).
4. Personne arbitrairement condamnée à mort.
Les victimes de la Terreur, du nazisme.
D’innocentes victimes.
Personne torturée, violentée, assassinée.
Le corps de la victime.
Personne qui meurt à la suite d’une maladie, d’un accident, d’une catastrophe.
Le tremblement de terre a fait de nombreuses victimes (mort).
Les victimes de la route.
L’accident n’a pas fait de victimes.
On ne déplore aucune victime.
Les victimes du cancer, du sida.
Personne tuée dans une émeute, une guerre.
Les victimes de la fusillade du Champ-de-Mars.
Les victimes de la guerre.
Victimes retrouvées dans un charnier.
Landru (*) brûlait ses victimes.
(*) Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ».
Contraires de victime : bourreau, meurtrier, rescapé.